A propos du projet
Prendre soin de son environnement au quotidien, c’est ce que les écoles fondamentales Parc Malou et Robert Maistriau proposent à leurs bouts de choux depuis de nombreuses années. En classe, lors de la fête de l’école, au potager… tout est matière à favoriser la biodiversité, l’alimentation saine et durable et la réduction des déchets. Depuis 2017, ces démarches s’inscrivent dans la durée et sont soutenues par le Label Eco-school . Direction Woluwe Saint Lambert pour un tour d’horizon.
A deux pas d’une station de métro, les écoles Parc Malou et Robert Maistriau n’en sont pas moins verdoyantes. Arbres fruitiers, bacs de plantes, carrés potager, hotels à insectes… la nature y est autant la bienvenue que les quelques centaines d’élèves qui s’y cotoient chaque jour. Entre 2014 et 2017, l’école Parc Malou a obtenu le label ‘Entreprise Eco-dynamique’ avec l’aide la commune. « Cette labellisation était très fastidieuse, très technique et nous n’avions pas beaucoup de prises sur les critères à respecter », explique Isabelle Delval, cheville ouvrière des projets environnement. Isabelle est aussi bibliothécaire, comptable pour l’école Robert Maistriau, responsable des ateliers lectures, de l’organisation de la fête de l’école et coordinatrice Eco-schools ! « Avec l’aide de l’asbl Coren, nous nous sommes alors lancé·e·s dans la labellisation Eco-schools que nous avons obtenue pour 2017-2019 », ajoute-t-elle. Cette reconnaissance a permis à l’école d’ancrer ses actions plus techniques sur l’environnement tout en développant largement le volet pédagogique.
Un potager, des poules et une mare
Pour ce faire, un vaste plan d’actions a été élaboré. « Afin de le mettre en œuvre, nous nous sommes réparti les différentes actions par niveau, pour que toutes les classes puissent accomplir des missions », précise Isabelle. Avec l’aide de l’asbl Tournesol, les classes d’accueil, de 1ère maternelle et de 4è et 6è primaire ont par exemple planté des pommiers et poiriers à proximité des hôtels à insectes déjà présents. Des mûriers et kiwis ont aussi été intégrés au jardin et sont entretenus par les élèves de primaire. « Ainsi, au fil des saisons, les enfants peuvent observer les changements qui s’opèrent sur les arbres, comprendre l’évolution de la fleur jusqu’au fruit et prendre conscience du fait que les végétaux sont des êtres vivants », souligne Isabelle.
En outre, toute la section maternelle prend soin des poules et du potager qui sont à leur disposition. Entretenir le poulailler et nourrir ces animaux permet d’apprendre à mieux les respecter, connaitre leurs besoins et découvrir leurs comportements. Les enfants ont également fait de nombreuses plantations dans le potager et se régalent de tout ce qui y pousse. Avec des parents volontaires, une personne de l’association Natagora et une classe de 6è primaire, une mare a été creusée et une cabane en saule a vu le jour dans le jardin. Le tout financé par la commune pour récompenser l’école de sa labellisation.
Des composts, des collations Zéro Déchet et une fourchette Good Food
Et pour boucler la boucle, deux composts permettent aux écoles de réduire considérablement leurs déchets organiques. « Un maître composteur est d’ailleurs venu avec un jeu électro proposer une animation aux enfants de primaire pour qu’ils sachent ce qu’ils et elles peuvent ou pas mettre dans le compost, ajoute la coordinatrice du projet. Désormais, toutes les classes sont munies d’un seau et organise une charge ‘compost’ ». D’ailleurs, en matière de réduction des déchets, un audit a aussi été réalisé en 2018 dans toutes les classes, et a montré que 92% des enfants utilisaient une gourde ou un gobelet réutilisable et 68% des enfants amenaient une collation zéro déchet. Une communication a alors été envoyée à tous les parents pour les remercier de fournir des collations zéro déchet aux enfants et un livre de recettes zéro déchet créé par les enfants de 5è primaire leur a été offert. « Pour abonder en ce sens, le mercredi est le jour du fruit à l’école et tous les autres jours de la semaine, les élèves ont accès à une collation soupe durant la récré », s’enthousiasme Isabelle. La cantine de l’école a même une fourchette ‘Good Food’, label qui récompense les cantines dans leur démarche vers plus de durabilité.Depui
Une fête durable
L’écol’ogie ! C’est le thème rassembleur choisi pour la fancy-fair de l’école en mai 2019. Au menu :
- un défilé de mode de costumes confectionnés avec des déchets a été présenté,
- chaque danse se faisait sur une musique en rapport avec l’environnement,
- en guise d’interlude, les élèves de 6è débattaient de leurs inquiétudes environnementales avec un adulte,
- les décors de la scène étaient réalisés en bois de palettes garnis de plantes indigènes,
- des stands proposaient de réaliser sa propre tawashi (éponge faite à partir de tissus recyclés) ou furoshiki (emballage réutilisable en tissu),
- la vaisselle utilisée tout au long de la journée était réutilisable,
- les boissons ont été commandées auprès d’un brasseur pour favoriser les bouteilles en verre consigné,
- un chili ‘sin’ carne faisait concurrence au chili ‘con’ carne pour le repas.
Cette fête était également l’occasion d’expliquer la labellisation Eco-schools aux parents, de les informer et les sensibiliser entre autres via un quiz. Même la classique tombola s’était donné un air plus vert et offrait des tawashi, furoshiki, wraps et autres gourdes et boites à tartines en guise de lots aux heureux·euses gagnant·e·s. Quand aux élèves, leurs bons de participation aux divers jeux ne servaient pas à leur faire gagner individuellement des gadgets mais bien à leur offrir une sortie pour leur classe ! Une journée ‘écol’ogique’ qui s’est clôturée par la chanson ‘Eco-code’, entièrement créée par les enfants.
Des challenges et du bruit
Le projet Eco-schools mobilise l’ensemble de la communauté éducative. En outre, dans le cadre des cours de philosophie et citoyenneté, tous les enfants de primaire ont préparé leur participation aux 5 challenges proposés par l’association GoodPlanet au fil de l’année. Entre autres, le challenge ‘zéro déchet’, au cours duquel les élèves de 5è se sont glissé·e·s dans la peau de journalistes pour relater toutes les actions menées dans les différentes classes. Quelques mois auparavant, sonomètre à la main, les classes de la 3è à la 6è ont audité les bâtiments de l’école pour évaluer les nuisances sonores. Une fois toutes les informations reçues, les 6è ont réalisé les pourcentages et les graphiques. L’objectif était de faire prendre conscience aux enfants des niveaux sonores suivant l’activité effectuée, du lieu où l’on se trouve et de l’impact sur le bien-être. Suite à cet audit, des balles de tennis ont été placées aux pieds des chaises, des bulgommes garnissent désormais les tables du réfectoire et des tapis sonores ont été installés. Enfin, un spectacle de marionnettes a emmené les enfants de la 2è maternelle à la 2è primaire au pays de Décibelle et Groboucan, deux personnages attachants, à la recherche de la grotte à notes.
Intégration dans les cours et éco-llaboration
Plus globalement, et pour aider les enseignant·e·s à intégrer les enjeux environnementaux dans leurs cours et à prendre activement part au projet, une farde ‘Eco-schools’ a été distribuée à chaque classe contenant des idées de leçons sur l’environnement. Des valises pédagogiques, adaptées à chaque cycle, sont aussi mises à disposition des enseignant·e·s. Elles contiennent des livres pour enfants, des dossiers pédagogiques, des jeux, des vidéos… Par ailleurs, l’ensemble de l’équipe éducative et les parents ont accès à un site internet dédié au projet Eco-schools où ils et elles peuvent retrouver le plan d’actions, des leçons, l’agenda du projet, les éventuels besoins en matériel, etc. Enfin, au niveau des élèves, des éco-délégué·e·s avaient été élu·e·s et se rencontraient une fois par mois mais le constat a été qu’il n’est pas évident pour elles et eux de rapporter ce qui s’était dit lors des réunions une fois de retour dans leur classe respective. Ce fonctionnement sera donc à revoir pour les années à venir. De quoi garantir encore de belles années d’éco-llaboration, d’éco-création et tout simplement d’éco-le.
Article écrit par Hélène Colon du Réseau IDée.