Une Eco-teens au service du climat
« Eco-teens » est un projet qui vise à renforcer la participation des jeunes bruxellois face aux enjeux climatiques et environnementaux. Le terme « éco-teens » désigne un groupe autonome, pérenne et proactif d’élèves du secondaire qui se rassemblent de façon volontaire afin de mener des actions en faveur de l’environnement au sein ou en dehors de leur école.
Découvrez-en plus sur la dynamique Eco-teens à Bruxelles.
Voici l’interview d’Andréa et Artëm, élèves au Collège Saint-Michel à Etterbeek. Ils vous présentent l’action phare de leur Eco-teens durant l’année scolaire 2022-2023.
1. Peux-tu te présenter ?
Andreea : Je m’appelle Andreea Maria Finta et je suis une élève en quatrième année du Collège Saint-Michel. Cela fait plusieurs années que je suis impliquée dans la cellule Eco-Schools de l’école.
Artëm : Je m’appelle Artëm, je suis en 4ème secondaire, et impliqué dans Eco-Schools depuis la 1ère secondaire. Je suis motivé par les projets concrets, et toujours prêt à aller creuser une mare, plutôt que de rester deux heures à parler de l’organisation d’une action qui aura lieu un an plus tard.
2. Peux-tu décrire l’action menée ? Par quelles étapes êtes-vous passés ?
Andreea : notre projet « verdurisation » consiste à apporter de la verdure (des plantes, des fleurs…) dans chaque classe qui le souhaite, dans tous les couloirs, les cours de récréation… Nous avons eu l’idée de multiplier nos boutures pour les partager avec les autres.
Au niveau des étapes :
➢ Janvier 2020 : dépavage de la cour et retrait du sable et des briquaillons.
➢ Juin 2020 : installation des bacs potager et de la terre.
➢ Entre juin 2020 et septembre 2022 : plantations (plantes, arbres fruitiers et haie) selon le calendrier de l’hybridation COVID.
➢ Octobre 2022 : creusement du trou de la mare.
➢ Décembre 2022 : bâchage et remplissage de la mare.
➢ Printemps 2023 : installation de plantes en bordure de la mare et poissons.
Artëm : Le projet « végétalisation » est notre projet le plus important. En quatre années, nous sommes passés de 40 à 400 plantes. C’est une grande fierté ! Cela s’est fait progressivement : on a commencé avec quelques bacs potager, quelques plantes. Ensuite, on a agrandi le potager, on a construit une mare dans la cour…
Pour y arriver, on a dû faire pas mal de réunions. On a la chance d’avoir un local à nous où on peut se réunir tous les midis. Moi, j’y vais tous les jours. Parfois on est nombreux, parfois moins. Parfois on s’amuse, on papote, et puis parfois on travaille plus sérieusement sur les projets. Il nous est aussi arrivé de nous retrouver durant des journées pédagogiques, par exemple pour creuser la mare.
Pour n’importe quel projet que l’on décide de mener, on regarde aux achats indispensables à réaliser, au budget que cela va nous demander, au timing…
3. Quels conseils donnerais-tu à une école qui souhaiterait se lancer ?
Andreea : Le conseil que je donnerais à une école qui voudrait commencer à verduriser serait de commencer par faire des boutures de plantes qu’ils voudraient multiplier. Mais il va falloir faire attention, car certaines plantes ont besoin de plus d’attention que d’autres ! Ensuite, les boutures devront être enterrées dans du bon terreau et arrosées de temps en temps. Pour cela, je conseille de faire un programme qui consiste à définir la personne qui devra s’en occuper et quand.
Ici, le lien d’une vidéo expliquant comment bouturer des plantes d’intérieur.
Artëm : J’ai plusieurs conseils à donner. Le premier, c’est la taille du groupe : un petit groupe est idéal (10 personnes), car on se connait et on se sent en confiance. On peut créer des liens forts. C’est également plus facile de s’organiser et de se coordonner. C’est important que chaque membre du groupe ait envie de s’investir pour l’école, mais aussi pour les autres. Il faut de la motivation, également une bonne relation avec la direction.
4. Est-ce une action facile ou difficile à mettre en place ?
Andreea : Pour nous, c’était plutôt facile puisque nous avons pris ce projet en charge depuis un certain temps et c’est devenu une habitude.
Artëm : La difficulté est parfois de passer à l’action. On peut rencontrer des difficultés d’organisation, manquer de temps… Il faut avoir envie de s’investir durant les récréations et les journées pédagogiques. Le budget peut aussi être une contrainte. La bureaucratie nous a aussi posé des problèmes parfois. Par exemple, pour planter des arbres, et il faut obtenir des autorisations de la commune, ce qui prend du temps… ça, c’est embêtant.
5. Quel a été ton rôle ? Comment vous êtes-vous réparti les tâches ?
Andreea : Mon rôle était de mettre les boutures dans le terreau. Il y avait plusieurs rôles, par exemple l’arrosage, la coupe des plantes pour les mettre dans l’eau et faire les boutures, la distribution et pour finir l’inspection des classes (cela consiste à faire un tour des classes pour vérifier s’ils prennent soin des plantes).
Artëm : Je suis un des fondateurs du projet de végétalisation de l’école. Je suis un ouvrier régulier, j’arrose les plantes.
6. Pourquoi cette action a du sens ?
Andreea : Cette action a du sens puisque nous aidons à faire comprendre aux étudiants que prendre soin de la nature, ce n’est pas toujours facile, mais que petit à petit, on peut le faire et voir un changement.
Artëm : J’aime beaucoup la nature et les plantes, je pense que cela a un pouvoir de guérison. Je suis également motivé par l’aspect collectif.
Je pense aussi que participer à ce type d’action me servira pour plus tard, car j’apprends à prendre des initiatives, à m’organiser.
Enfin, cela a du sens pour l’écologie. J’ai peur de vivre dans un monde apocalyptique, et j’ai envie de voir mes rêves se réaliser.
7. De quoi es-tu fière ?
Andreea : Je suis fière que l’on ait pu accomplir tout cela avec un travail d’équipe exceptionnel et une très bonne ambiance.
Artëm : Je suis très fier de la mare, qui compte aujourd’hui quatre poissons. Cela deviendra de plus en plus beau. Je suis également fier de la végétalisation intérieure. On est passé de 40 à 400 plantes en 4 ans !