Opération Ré-création : Campus Saint-Jean Fondamental et Primaire
Ecole maternelle et primaire – 545 élèves
Chaussée de Ninove 142-144, 1080 Molenbeek-Saint-Jean
P.O. : Campus Saint-Jean asbl
Opération Ré-création a pour objectif de transformer les cours de récréation en espaces de jeu et de ressourcement végétalisés, mixtes et de qualité, tout en amenant de la nature rafraichissante dans le quartier.
Le Campus Saint-Jean de Molenbeek fait partie des 20 écoles bruxelloises sélectionnées.
En savoir plus sur le projet Opération Ré-création.
Retrouvez ci-dessous le déroulé du projet de cette école.
Fil d'actualités
Octobre 2022 : le plan de la future cour est finalisé !
Après les travaux : 16% de la surface sera perméable. Ci-dessous, un rendu immersif dans la future cour.
Novembre 2021 : rencontre entre adultes et échanges sur les défis d'un projet collectif
Un projet d’une telle ampleur peut faire peur. C’est important de mettre en place une dynamique collective.
OPÉRATION RÉ-CRÉATION : LEVER LES DIFFICULTÉS ET LES RÉTICENCES
Lors d’un atelier de co-construction, des professeurs et membres de l’établissement Campus Saint-Jean à Molenbeek font part de leurs appréhensions face au projet de réaménagement et de végétalisation de leur cour de récréation. Tout processus de changement amène naturellement son lot d’appréhensions. Une réalité surmontée lors de cet atelier organisé dans le cadre du projet Opération Ré-Création.
Rêver avant de réaliser. Le 6 décembre n’est pas loin et la quinzaine d’adultes pourrait être tenté par une large liste à Saint-Nicolas. « N’imposez pas de limite à votre imagination », suggère Laurence, project manager chez 21 Solutions. Facile à dire mais pas si simple à mettre en œuvre pour plusieurs participants.
Rêve versus réalité
« C’est difficile de se projeter. On reste cloisonné », exprime Charlotte, enseignante. Sur la table, des dizaines d’idées sont présentées sur papier : des cabanes en saule, des murs végétalisés, des jeux d’extérieur en bois, des parcours d’eau, etc. « Planter des arbres, ce n’est pas possible à cause de la présence de caves sur la quasi-totalité de la cour », avance l’un. « Il ne faut pas être pessimiste », répond une autre. Agathe, architecte paysagiste chez Ecorce, est là pour apaiser certains a priori. « Ce n’est pas parce que l’espace est sur dalle que l’on ne peut rien faire ».
Réaménager, sensibiliser, informer
Dans les appréhensions, Diana, éducatrice, pointe les comportements des enfants. « Si on installe une fontaine, ils vont se lancer de l’eau les uns sur les autres. Cela nécessitera un éducateur à côté. Pareil pour un bac à sable », s’inquiète-t-elle au vu du nombre limité de personnel. « Je pense que l’on peut compter sur un changement d’habitude des enfants. Il faudra les informer, les éduquer en ce sens. Aujourd’hui, ils s’ennuient dans la cour… Ce qui les pousse à davantage s’embêter les uns les autres. Et puis, on peut aussi imaginer des changements plus structurels comme des récré décalées », rassure Samantha Kezbari, l’une des directrices.
Et l’entretien de la cour ?
« Si l’envie de végétaliser la cour est unanime, elle amène aussi des craintes par rapport à l’entretien. Mais cela peut être anticipé, car le potentiel pédagogique est énorme », souligne Jean-Gauthier, professeur. Et puis, les motivations se manifestent déjà. « Quand pouvons-nous aider ? », questionne une maman d’élève impatiente de la perspective d’un chantier participatif.
En adéquation avec les enfants
Vient le moment de confronter le projet de co-construction des adultes avec celui des enfants. Des rondins en bois pour s’asseoir et sauter, une fontaine d’eau pour remplir les gourdes, des buissons pour se cacher… « Ils avaient aussi Saint-Nicolas en tête ». La réflexion fuse dans un fou rire général. « Sans se mettre de barrières, ils ont été raisonnables et ne demandent pas des choses impayables », remarque une professeure. Rêve et réalité peuvent finalement se rencontrer !
Novembre 2021 : l'avis des experts face aux contraintes
J’ai vraiment envie que l’on soit ambitieux pour ce projet, on ne va pas se limiter à du lierre et des murs peints en couleur.
Il est normal que les occupants veuillent remodeler l’espace. C’est à eux de réfléchir à ce qu’ils souhaitent modifier.
RÉAMÉNAGER LA COUR DE RÉCRÉATION : PORTER UN PROJET AMBITIEUX
Est-il toujours possible de planter des arbres dans une cour de récré ? Comment végétaliser l’espace tout en respectant les normes de sécurité ? C’est un challenge pour le Campus Saint-Jean de Molenbeek.
Remise à neuf et entièrement asphaltée il y a 5 ans, la cour présente naturellement quelques difficultés structurelles. Longue et étroite, la zone a été rénovée entre 2014 et 2016. « J’ai participé au projet de rénovation de l’école. La cour de récréation entièrement asphaltée existait déjà. Nous l’avons juste remise à neuf », explique l’architecte Minh Son Doan. Aujourd’hui, il contribue à l’atelier de co-construction qui rassemble plus de 15 adultes, enseignants et membres de l’établissement. L’objectif : imaginer ensemble le réaménagement de la future cour.
L’évolution des demandes
Lorsque Minh Son Doan a intégré le premier projet de rénovation, la direction de l’école lui a fait une seule demande : « Il fallait avoir deux espaces séparés par une grille, une zone pour les maternelles avec un revêtement de sol souple et une aire pour les primaires avec de l’asphalte », explique-t-il. Aujourd’hui, cette grille de séparation est perçue comme empoisonnante : « Serait-il possible de remplacer le métal par du bambou et dans l’idéal, avoir une séparation modulable ? », s’interroge Samantha Kezbari, l’une des directrices.
Les contraintes du terrain
Durant l’atelier de co-construction, les idées fusent et l’imagination est débordante. « Les modifications drastiques seront compliquées car la quasi majorité du sol est sous cave, la profondeur du remblais n’est que de 60 cm. Il existe juste une largeur d’1m30 sur le côté », souligne l’architecte. Pourtant, les rêves vont dans le sens de « grands arbres plantés » comme le partage Jean-Gauthier Heymans, instituteur. Si ce vœu risque de ne pas être exaucé, des alternatives sont possibles : « On peut préférer des arbustes, des plantes grimpantes », répond Agathe Raimbault, architecte paysagiste chez Ecorce et en charge du dessin du projet de réaménagement.
Les normes de sécurité
Qui dit cour de récré, dit règles de sécurité à respecter. « Un camion de pompiers doit être capable de se rendre jusqu’au fond de la cour. C’est une vraie contrainte », avance Minh Son Doan. Pour les concepteurs actuels, pas question de limiter l’audace. « C’est effectivement un challenge. Nous allons probablement opter pour des solutions simples mais non moins innovantes », ajoute Agathe Raimbault. De quoi rassurer l’école par rapport à sa volonté de changement et l’ambition qu’elle souhaite mettre dans le projet.
Documents de travail
Galerie photos
Jeu autour de la biodiversité et des maillages vert et bleu en ville – Découverte des services rendus par la nature
Audit de la biodiversité dans la cour
La cour actuelle
Article écrit par Bee-Com Dies – Fanny Leroy. ©Crédits photo : Bénédicte Maindiaux