A propos du projet
Réaliser un vélo sèche-mains… Mais quelle drôle d’idée ! A l’Athénée Alfred Verwée, quand les élèves se lancent dans un projet récup’, ils osent la créativité.
Un vélo sèche-main pour installer dans les toilettes de l’école : en voilà une installation originale ! « Pour se sécher les mains, il faut coopérer : une personne s’assied sur le vélo et pédale, pendant que l’autre tend ses mains vers l’hélice qui tourne ! », explique Esméralda, pour la classe de 1e secondaire de l’Athénée Alfred Verwée. Un « super engin » 100% récup’ pour créer des liens, dont voici la recette…
Un projet récup’ drôle et original !
- Initier un projet récup’ en osant la créativité
- Détourner des objets de leur usage habituel, pour les assembler, leur donner une nouvelle vie, en leur créant une nouvelle fonctionnalité (ex : un vélo sèche-mains)
- Aller au-delà des savoirs scolaires, en valorisant la transmission orale des savoir-faire (via l’expérience des commerçants et des habitants du quartier)
- Nouer des relations d’apprentissage avec les collectivités locales
- Valoriser ce savoir-faire en l’exposant
Réduire sa consommation de matières premières, c’est valoriser le faire soi-même, en s’investissant dans un projet convivial !
PARTIR DE LA CRÉATIVITÉ DES ÉLÈVES
Durant trois mois, une vingtaine d’élèves de 1e secondaire et trois professeurs de sciences et technologie ont travaillé main dans la main avec La Foire aux Savoir-Faire, une asbl qui propose des projets originaux pour consommer moins, en valorisant la récup’ et en se réappropriant les processus de fabrication des biens.
Au départ de ce projet ? La volonté de valoriser la créativité et le savoir-faire des élèves ! « Nous voulions concevoir un objet utile pour l’école et qui allait améliorer notre quotidien. Nous avons lancé plein d’idées et puis nous avons voté. C’est l’idée du sèchemains qui a remporté le plus de voix ! », explique Djamila.
La classe s’est ensuite familiarisée avec le fonctionnement d’un sèche-mains, en démantelant un sèche-cheveux et un ventilateur en classe. « L’objectif étant d ‘ amener les élèves à proposer des idées pour concevoir un sèche-mains original », explique Damien Lesca, animateur de la Foire aux Savoirs Faire. « Nous voulions qu’il soit écologique et qu’il ne dépense pas d’électricité », l’interrompt un élève. D’où l’idée de compter sur la force musculaire…
SORTIR DE SA BULLE ET FAIRE DES LIENS
L’animateur a ensuite proposé à la classe de se rendre chez les commerçants du quartier. C’est Carlos, le propriétaire de Vélo-City qui a partagé son enthousiasme aux élèves et les a conseillé. « Qu’est-ce qu’un vélo? » « Comment fonctionne-t-il ? » « De quelles pièces est-il composé ? » De quoi réveiller l’intérêt des élèves et acquérir un premier bagage en dehors d’une classe de cours ! La classe s’est ensuite rendue dans les ateliers de l’asbl CyCLO qui stocke des pièces et remonte des vélos, et a bénéficié de son expertise dans ce domaine. Autre ressource : La Poudrière, une entreprise d’économie sociale qui contribue à donner une seconde vie aux déchets qu’elle récolte.
En se tournant vers l’extérieur, les élèves ont trouvé des réponses à leurs questions, ont croisé les points de vue, ont identifié des interactions entre les commerçants, la production d’un bien et les ressources qu’il nécessite, etc. « C’était une expérience enrichissante, pour les sensibiliser au gaspillage des ressources naturelles et leur permettre de dépasser certains préjugés sur la récupération », explique Madame Van der Ham, professeur de sciences.
LE FAIRE SOI-MÊME
De retour en classe, les élèves ont mis en pratique l’expérience acquise sur le terrain. Ils ont appris à monter et démonter une roue, à coudre une courroie, à scier du métal, à boulonner des éléments entre eux, mais surtout, à réagir de manière logique face à un problème technique. « La méthode derrière ce projet, c’est de fonctionner par essais et erreurs », explique Damien Lesca.
« Pourquoi ce système ne fonctionne pas ? » « Quelles sont les solutions alternatives ? » Une série de questions auxquelles les élèves se sont frottés et qu’ils ont résolus ; l’objectif étant de les rendre plus autonomes, de réveiller leurs savoirfaire et de dépasser une consommation passive de produits et de services. « Et en plus de ce savoir-faire mobilisé, nous avons pu faire le lien avec des notions vues en classe, comme le processus d’évaporation et les différentes forces magnétiques et musculaires », ajoute Madame Van der Ham.
Pistes et ressources pédagogiques
- L’asbl La Foire aux Savoir-Faire pour un soutien pédagogique et des animations en classe dans le cadre du programme « La culture à la classe » de la Cocof : http://foiresavoirfaire.org
- L’asbl CyCLO pour le matériel de récupération mis à disposition et la visite de ses ateliers : www.cyclo.org
- L’asbl La Poudrière pour une activité de sensibilisation sur le gaspillage et la mise à disposition de matériel de récupération : www.res-sources.be (> membres)
- Vélo-City, un magasin de vélo à Schaerbeek, pour les conseils techniques
« À BICYCLETTE » LORS DES PORTES-OUVERTES !
Fin avril, le vélo sèche-mains était fin prêt pour une démonstration, lors de la journée portes ouvertes de l’école. « Tous les élèves sauront comment l’utiliser », se réjouit Esméralda. Pour partager son expérience, la classe a même conçu une série de panneaux permettant de retracer les différentes étapes du projet. Et ce n’est pas tout : « ils exposeront leur engin durant notre Foire aux Savoir-Faire », déclare Damien Lesca. Les élèves sont ravis : « nous nous sommes rendus compte que nous étions capable de réaliser nous-même ce vélo sèche-mains et nous sommes déjà en train d’en réaliser d’autres ! »
Récupérer, économiser, collaborer et pédaler : à l’Athénée Alfred Verwée, se sécher les mains devient un acte citoyen !